Dimanche matin. 7h. 3°C.
Direction Guilliers, dans le Morbihan, à 1h30 de là. C’est rude le kendo.
Je sais que la Voie du sabre implique de la rigueur, de la détermination, de l’engagement. Oui, j’avais déjà ressenti l’engagement mental bien sûr dans la pratique du kendo mais aussi l’engagement du corps : aller de l’avant, toujours, vers le kenshi face à moi lors du combat. Rester bien droite et, toujours, fondre vers le partenaire pour marquer ippon.
Mais là, ce dimanche matin, aux aurores, je découvre une nouvelle dimension de l’engagement.
L’engagement envers Suishinkaï que j’exprime en sacrifiant ma grasse mat dominicale (si si, c’est important de le préciser). Et au-delà, c’est l’engagement envers l’organisation de la compèt, envers le Dojo qui nous accueille – celui de Ploërmel. En effet, qui dit compétition, dit participation active sur le shiaï-jo. Mais pas que. Il s’agit également de la discrète fonction de commissaire de table. J’ai donc tenu le chronomètre toute la journée et levé le drapeau orange à chaque arrêt du temps. En lien avec l’arbitre principal, le maître du temps donne le tempo du shiaï. La journée file au rythme des combats. Jusqu’à la remise des médailles en fin d’après-midi. Une expérience vécue comme une véritable respiration dans ma pratique.
Ainsi, à la nuit tombée, ce dimanche, sur la route du retour, une autre forme d’engagement envers le kendo m’apparaît. Pas que mental, ni même physique. Plus vaste encore que celui du shiaï-jo : un large investissement au service de la Voie et de ceux qui la font vivre. Assurément, le kendo c’est surprenant !
Paméla, commissaire de table.