« Mon premier stage », par Audrey

Avez-vous déjà rêvé que vous arriviez au collège en pyjama ? Eh bien c’est à ça que j’ai repensé en me présentant à mon tout premier stage de kendo, à Rennes, le samedi 20 octobre 2018, vêtue de mon très seyant jogging de kendoka débutante. Par chance, il était bleu marine, comme les kendogi de la soixantaine d’autres pratiquants présents ce jour-là. Ça aide à faire passer la pilule. Plaisanterie mise à part, la bienveillance des membres du Suishinkai dojo et des participants venus de toute la région Bretagne, au sens large, m’a aussi a idée à franchir ce premier cap psychologique pour basculer progressivement dans le côté « So what ? » de la force.

Avec moins de dix heures d’entraînement au compteur, j’avais beaucoup à apprendre de ce stage. Ça tombait bien : le programme était chargé et varié. Mené par Christiane David, 6e dan, il m’a permis de renforcer les bases, de découvrir les katas et d’admirer les kendokas plus avancés dans l’effort. Je dis « admirer » car j’avoue que, malgré les encouragements de Rubens, j’ai préféré passer mon tour quand est venue l’heure du ji geiko… « comme une lâche », pour reprendre les mots de mon fils de 9 ans quand je suis rentrée chez moi, le soir, avec des jambes de plomb et le pied gauche troué par environ cinq heures d’abrasion au sol. « Exactement, chéri », ai-je répondu, avant de l’envoyer au lit (sans dîner, il va de soi). Ce qu’ignore cet enfant dont l’insolence n’a d’égal que sa perspicacité, c’est que cette journée m’a permis de bénéficier des conseils d’une foule de pratiquants aguerris et confirmé mon désir d’explorer cette bien belle voie (du sabre).

Enfin, j’ai noté une différence fondamentale avec nos séances au dojo : la proportion de femmes gradées ! Je ne suis pas une féministe acharnée, mon idéal s’apparente plutôt à une mixité joyeuse et décomplexée des genres, mais voir la gent féminine à l’œuvre sous la houlette d’une kendoka de renom, quand on débute et qu’on est une femme — et qu’on porte un jogging, je le rappelle — c’est inspirant. Ça aide à trouver sa place.

Bref, je ne regrette pas d’être allée au stage régional de Rennes. J’y ai partagé un excellent moment avec Rubens, Valentin, Nicolas, Iwan, Cédric, Antoine et tous les passionnés qui étaient présents. Imaginez ce que ce sera quand j’aurai lâché le jogging !

Audrey

 

Merci aux CRKDR de Bretagne et des Pays de la Loire pour leur accueil et l’encadrement de ce stage, à bientôt !

Photo de groupe, crédit : CRKDR Bretagne